lundi 2 avril 2012

Mauritius Story



Je ne sais pas pourquoi. Je ne sais pas comment. Mais je me retrouve dans cet aéroport. Sans doute parce que je n'ai rien à faire à ce moment précis et que j'ai envie de tuer le temps, pour ne pas me tuer. En me prenant pour une actrice américaine, j'entre, je m'appuie sur le comptoir d'un air glamour, et j'achète un billet.

J'ai regardé l'affichage des départs, et je me suis dit, bon bin...l'île Maurice alors ! A ce qu'il paraît, il y a un bon rapport qualité/prix...Pourquoi ne pas tenter ? Je lance un texto à ma cousine, un texto à ma meilleure amie, et un texto à ma mère.

Ne jamais oublier la règle des trois. Dés qu'il se passe quelque chose, une aventure en ville, une anecdote au boulot, bien, pas bien, il faut le dire à trois personnes. Ça ne pèse pas longtemps sur le cœur, ça permet a ) de faire partager l'émotion, et b) de passer rapidement à autre chose.

Du tac au tac je reçois de ma cousine : « Quoi ? Maintenant ! Mais t'es folle ! Je me marie dans 2 semaines et t'es mon témoin ! ». De ma meilleure amie « ça te ressemble ! Oublie pas de m'envoyer une carte postale, et pitié...m'achète pas de chocolat. », de ma mère : «  qui va étendre la machine de linge et donner à manger au chat? ». Je souris, éteins mon téléphone, et le glisse dans ma poche. J'ai trois heures devant moi, avant mon fameux vol.

La nuit tombe. Les mains croisées sur mon ventre, je fixe les feux de la piste d'atterrissage. Puis, illumination, je me lève, et me dirige vers le duty free. Je n'ai rien emmené, mis à part un sac à main. Celui-ci comporte le minimum vital, papiers importants, carte de crédit, carte vitale (très important), et...le fameux...l'incontournable...l'inoubliable : le labello sunshine, spécial hydratation des lèvres et protection solaire.

D'un pas décidé, j'arpente donc les rayons du magasin, et ne prend que des indispensables : le vernis Chanel rouge pourpre, qui irait à ravir à ma petite cousine gothique, qu'elle pourrait me prêter de temps en temps (avec un tailleur noir ça fait classe). Une montre Swacth water proof, au tour de poignet violet, orné de fleurs dorées, idéale pour la plongée sous-marine,. Et une paire de lunette solaire, car oui....à mon grand dam, j'avais laissé les miennes dans la boîte à gant de ma voiture.

En parlant de voiture...Il n'est pas réellement judicieux de laisser Célébrindal (le nom elfique de ma clio) une semaine sur le parking de l'aéroport. Je rallume mon téléphone et envoie à ma mère :
  • Stp Aggrippine, récupère mon char sur le parking. Inutile de te défiler, je sais que t'as piqué mon double de clé.
J'éteins de nouveau mon téléphone. Je mets une boîte de chewing-gum péche-cassis dans mon panier, et vais payer mon modeste tribu à la caissière du duty free, quand une voix nasillarde résonne dans la salle d'attente :
  • Ladies, and gentleman...Je passe mentalement sur la partie en anglais, soudainement frappée par un mauvais présentiment. Mesdames et Messieurs, le vol à destination de Maurice est reporté à demain matin, en raison d'une alerte rouge...
Mon cerveau entend les mots Cyclone, proche, côtes, remboursement, bus...Je paye, ravalant l'arrière goût amer de mon envie d'évasion. Mes emplettes sous le bras, je rallume mon téléphone.
  • Yo cousine, tu m'invites à manger ce soir ?

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